À Dakar, à l’approche de l’Aïd el-Fitr, également appelée Korité, marquant la fin du Ramadan, les ateliers de couture de Niari Tally sont en pleine effervescence. Prévue pour ce dimanche ou lundi – selon l’apparition du croissant lunaire – la fête suscite une course acharnée contre la montre chez les tailleurs, pressés de livrer leurs commandes à des clients impatients.
Dans le marché Biscuiterie, le doux ronronnement des machines à coudre se poursuit sans répit. Bien que l’excitation soit palpable à l’approche de la nuit, les tailleurs font face à une pression grandissante. « La main-d’œuvre est plus coûteuse cette année », affirme Cheikh, tailleur depuis une décennie. Il constate une augmentation du prix des tissus, forçant les couturiers à prolonger leurs horaires de travail jusqu’à 23 heures, voire minuit. « Sinon, nous ne pourrions pas honorer toutes les commandes », ajoute Cheikh.

Il explique également que le coût de la main-d’œuvre a presque doublé, ajoutant que « certains apprentis refusent d’accepter moins de 5000 ou 6000 francs CFA par jour, menaçant de chercher ailleurs ». À proximité, Moussa, un autre tailleur fort de 15 ans d’expérience, partage le même avis. « Cette année, nous sommes contraints de refuser des commandes pour ne pas être submergés », déclare-t-il.
Par ailleurs, Moussa souligne que l’augmentation des prix des tissus pèse lourdement sur leurs tarifs. « Autrefois, on pouvait confectionner une tenue correcte pour 10.000 francs CFA. Aujourd’hui, cela coûte entre 15.000 et 20.000 », précise-t-il. Face à cette situation, des clientes, telles qu’Astou Sall, attendent impatiemment la livraison, bien conscientes des hausses tarifaires.
Du côté des commerçants, au marché Centenaire, le tableau est différent. Les boutiques de prêt-à-porter lancent des « promotions » pour écouler leurs stocks. Astou Sall indique qu' »il est possible de profiter de bonnes affaires grâce à ces réductions ».
Par contre, les denrées alimentaires connaissent une inflation préoccupante. Astou mentionne que « la viande, l’huile et le riz sont particulièrement chers », ce qui complique la préparation du repas de fête.
En conclusion, la tension est palpable, mais chacun s’efforce de se préparer pour une Korité digne, où solidarité et tradition demeurent essentielles, comme l’explique Cheikh. Cet article a d’abord été aperçu sur le site de nos confrères de Sud Quotidien.