Avec 15 tonnes d’or livrées par ses mines industrielles en 2022, le Sénégal est loin de rivaliser avec le Mali ou la Côte d’Ivoire, mais les investissements dans l’exploration qui se multiplient pourraient bientôt l’imposer dans le cercle des principaux producteurs d’or en Afrique de l’Ouest.
Au Sénégal, le britannique Cora Gold a annoncé le 8 avril le démarrage imminent d’un forage à circulation inverse de 2 000 mètres. Prévu pour commencer à la mi-avril et s’achever en mai 2024, ce programme d’exploration concerne le permis aurifère Madina Foulbé situé au sein d’une concession minière dans l’est du pays, et à 27 km à l’ouest de la mine d’or Sadiola au Mali.
« Nous sommes ravis de reprendre les travaux à Madina Foulbé, où les travaux d’exploration précédents n’ont fait qu’effleurer la surface en termes d’évaluation de la taille potentielle et de l’échelle de la minéralisation aurifère », a commenté Bert Monro, DG de Cora Gold.
Le permis Madina Foulbé avait en effet déjà fait l’objet de travaux d’exploration entre 2018 et 2020, avec des interceptions d’or à faible profondeur et à des teneurs allant de 0,47 g/t d’or à 16,4 g/t d’or. Cora veut désormais tester des cibles en vue de potentiels forages de définition de ressources minérales à l’avenir.
Le Sénégal ne fait pas encore partie des principaux producteurs africains d’or (15 tonnes de production industrielle en 2022), mais le pays attire ces dernières années d’importants investissements qui peuvent changer cette situation. En 2023, le canadien Fortuna Silver Mines a déboursé 60 millions de dollars pour acquérir la société Chesser Resources et son projet aurifère sénégalais Diamba Sud. De même, Endeavour Mining met en œuvre depuis 2022 un investissement de près de 300 millions de dollars pour augmenter la production de la plus grande mine d’or du Sénégal, à partir du deuxième trimestre 2024.
Plusieurs juniors minières sont également actives dans l’exploration aurifère au Sénégal et le succès de leurs différents travaux peut augmenter significativement la production d’or du pays dans les années à venir, ainsi que la contribution du secteur minier à l’économie. Pour rappel, le secteur extractif sénégalais, dominé par l’exploitation de l’or, a représenté 4,5 % du PIB, 6,85 % des recettes de l’État et 32,16 % des exportations en 2022, selon l’ITIE.Ecofin