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En Côte d’Ivoire, le congrès du PDCI suspendu par la justice


Rédigé le Samedi 16 Décembre 2023 à 16:40 | Lu 166 fois Rédigé par



Tôt ce samedi matin, des militants qui se trouvaient à l’hôtel Ivoire, où devait se tenir le congrès pour l’élection du nouveau président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ont été sommés de quitter les lieux par les forces de l’ordre.
Certains ont convergé vers la maison du parti, à quelques centaines de mètres de là, où un important dispositif sécuritaire a également été déployé. Sur place, quelques incidents ont éclaté.
À l’issue d’une audience qui s’est tenue tard la veille, le 15 décembre, le tribunal de première instance d’Abidjan a ordonné la suspension immédiate du congrès, estimant que ce dernier pourrait engendrer des troubles à l’ordre public. Dans les rangs des congressistes, c’est l’incompréhension. Et pour cause : la nouvelle est tombée trop tard pour pouvoir prévenir les quelque 6 000 personnes qui étaient attendues.
À l’origine de la saisine du tribunal, deux militants : Christophe Blesson et Mathieu Affroumou Ourah, tous deux secrétaires de la section de Yopougon. Au juge, ils ont exposé de nombreux griefs quant à l’organisation du congrès et ont exprimé leurs inquiétudes sur des troubles qui pourraient en résulter.
Dans l’ordonnance qui a été rendue publique, Christophe Blesson et Mathieu Affroumou Ourah estiment que la liste publiée le 10 décembre par le PDCI « ne contient pas les noms de nombreux congressistes qui remplissent pourtant toutes les conditions statutaires pour participer au congrès ». Ils en veulent pour preuve que l’un d’entre eux deux, bien que secrétaire de section et membre du bureau politique, n’y figure pas.
Pour les deux militants, plusieurs congressistes auraient été délibérément écartés au vu de leur proximité avec certains leaders qualifiés d’« indésirables ». Ils dénoncent également des doublons et estiment que le corps électoral n’aurait pas été convoqué trente jours avant le congrès comme le stipule, selon eux, les statuts du parti.
Blesson et Affroumou Ourah déplorent aussi la non-publication de la liste définitive des candidats retenus. Et reviennent notamment sur la mise à l’écart du secrétaire exécutif en chef, Maurice Kakou Guikahué, qu’ils estiment injuste. En définitive, accusent-ils, il y aurait « une véritable opacité dans la tenue du congrès du PDCI ».
Lors d’une conférence de presse, le 7 décembre, ils avaient déjà appelé à la démission du président par intérim, Alphonse Cowppli-Bony Kwassy, en dénonçant les conditions d’organisation du congrès.
D’autres voix s’étaient déjà élevées pour dénoncer l’« opacité » régnant autour de ce congrès. Dans un communiqué conjoint rendu public le 12 décembre, Jean-Louis Billon et Thierry Tanoh avaient ainsi critiqué ce manque de transparence.
« Comment est-il concevable qu’à quelques jours dudit congrès, le rapport du comité électoral ne soit toujours pas rendu public, ce qui permettrait ainsi à tous les militants d’apprécier les candidats au regard des éléments, publiquement demandés dans leurs dossiers de candidature ? » avaient-ils regretté. Et de souligner qu’« une telle transparence aurait permis une meilleure compréhension des décisions prises par le comité électoral ».
Face à la confusion qui régnait devant le parti, le conseil juridique du PDCI, Chrysostome Blessy, s’est adressé aux militants qui ont convergé de toutes les régions du pays. « Le congrès n’aura pas lieu aujourd’hui. Je suis venu dire aux militants qu’ils se retirent calmement pour éviter les heurts avec la police, alors que nous n’avons pas encore été notifiés de la suspension du congrès », a-t-il déclaré.
Dans un communiqué publié dans la matinée de samedi, Tidjane Thiam, l’un des candidats à l’élection, conseille aux militants « d’attendre dans le calme les instructions de la direction du parti en s’abstenant de tout déplacement vers le site prévu pour le congrès ». Jeune Afrique


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