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Et Abdourahamane Tiani snoba les États-Unis


Rédigé le Samedi 16 Mars 2024 à 13:25 | Lu 312 fois Rédigé par



En visite au Niger, Molly Phee, la secrétaire d’État américaine, a prolongé son séjour d’une journée pour rencontrer, comme prévu, le président de la transition. En vain.
Faire attendre ses invités est une manière de jauger son propre pouvoir. Le Guide de la Jamahiriya arabe libyenne usait de cette « torture », des jours durant, pour tester la patience de ses interlocuteurs. Le général nigérien Abdourahamane Tiani a-t-il abusé de la méthode libyenne, cette semaine, alors qu’une délégation américaine faisait le pied de grue à proximité de son palais ?
La sous-secrétaire d’État américaine chargée de l’Afrique, Molly Phee, foulait le sol nigérien pour la deuxième fois en trois mois. Notamment composée d’une responsable du Pentagone et du commandant en chef du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), sa délégation devait rester deux jours sur place et des sources diplomatiques affirment qu’un rendez-vous formel avait été pris pour une audience de près de deux heures, le 13 mars, avec le chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Mais le mercredi, point de Tiani.

Sans réaction de la présidence nigérienne, Molly Phee prolongera son séjour nigérien de 24 heures. Ce jeudi, elle ne rencontrera pourtant pas non plus le général Tiani. Et, là aussi, l’absence d’audience présidentielle ne sera pas justifiée. La délégation américaine est donc repartie sans avoir rencontré le premier responsable de la transition.
Guerre des nerfs entre le Niger et les représentants d’un pays qui juge « hasardeux » les choix de nouveaux partenaires du membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) ? Si les visiteurs américains n’ont pas été totalement snobés – ils ont été reçus dès mardi à la primature –, ils ont eu affaire à des représentants de la junte réputés particulièrement russophiles.
En réalité, c’est le chaud et le froid que soufflent les autorités du Niger. Moins frontal qu’avec les autorités françaises, Niamey n’a par exemple pas indiqué officiellement si le pays souhaitait voir partir ou non le millier de soldats américains et la base de drones stationnés à Agadez.
Près de huit mois après le coup d’État militaire et depuis le départ des soldats français, le rapprochement entre le Niger et la Russie fait grincer des dents à Washington. Le groupe paramilitaire Wagner fait même figure d’épouvantail. Or, une période électorale américaine n’est jamais propice à l’efficacité diplomatique. Nul doute qu’une réélection de Donald Trump conduirait les États-Unis à moins s’impliquer dans les processus de transition en Afrique francophone.
Depuis le coup d’État, les États-Unis ont suspendu leur coopération avec le Niger et tentent de renouer un dialogue constructif sur le partenariat en matière de sécurité et de développement. Jeune Afrique


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