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L’AES, meilleur client de la Côte d'Ivoire en 2023


Rédigé le Lundi 6 Mai 2024 à 09:47 | Lu 449 fois Rédigé par



Ensemble, ils permettent à la Côte d'Ivoire de générer son meilleur gain commercial de 2023. Cette marge n'impacte pas la balance des paiements car elle est générée dans la devise commune. Pourtant la première économie de l'UEMOA ne peut se permettre de perdre ses bons clients de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

Le Mali et le Burkina Faso, bien qu'étant respectivement le 3ème et le 6ème client individuel de la Côte d'Ivoire, se révèlent être collectivement son meilleur client sur le commerce des biens avec ses partenaires extérieurs. Ensemble, ils ont acheté pour 1444,6 milliards de produits ivoiriens en 2023, selon des données officielles consultées par l'Agence Ecofin. Cette position privilégiée de clients confirme leur place de choix dans les relations bilatérales et sous-régionales avec la Côte d'Ivoire, première économie d'Afrique de l'Ouest en termes de PIB.

Contrairement aux principaux clients comme les Pays-Bas, la Suisse, le Vietnam et la Malaisie qui achètent essentiellement des matières premières brutes ivoiriennes à faible valeur ajoutée (cacao, huile de palme, hévéa, noix de cajou, etc.), les produits vendus au Mali et au Burkina Faso proviennent d'une chaîne de production beaucoup plus large et diversifiée. Cette dynamique commerciale particulière avec ces deux voisins engendre un gain commercial plus important pour la Côte d'Ivoire, avec un excédent cumulé de 1429,51 milliards de FCFA en 2023, mieux que n'importe quel autre partenaire.

Ces chiffres, peu connus du grand public, peuvent surprendre dans un contexte où, selon une opinion répandue, la France, pourtant seulement le 9ème client, contrôlerait ou dominerait le marché ivoirien à travers le verrou de la monnaie commune, le FCFA. L'analyse des données montre même une accélération du commerce entre la Côte d'Ivoire et ses partenaires maliens et burkinabè depuis 2019, avec un doublement des ventes passant de 705,5 milliards de FCFA à 1444,6 milliards en 2023.

Cette dynamique confirme la résilience des corridors commerciaux historiques reliant Abidjan à Bamako au Mali et Bobo-Dioulasso/Ouagadougou au Burkina Faso, malgré un contexte de divergence au sein de la sous-région. Cependant, il convient de rappeler que si cette position de clients privilégiés confère au Mali et au Burkina Faso un statut particulier, cela n'apporte que très peu de gains sur la balance des paiements de la Côte d'Ivoire, car dans ces trois pays, la monnaie commune utilisée est le FCFA.

Une réalité qui devrait peser dans la balance, lorsque les dirigeants, notamment du Burkina Faso et du Mali, envisageront la direction qu'ils veulent prendre avec cette monnaie héritée de la colonisation et aujourd'hui dénoncée par une partie de l'opinion. Les enjeux sont aussi importants pour la Côte d'Ivoire qui peut voir son expansion économique ralentir dans le cas où elle perdait ces deux clients de marques. Ecofin



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