La paix, la sécurité et la réconciliation ont été au centre du sermon de l’imam Tafsir Babacar Ndiour à la grande mosquée de Moussanté, ce lundi, lors de la prière de l’Aïd-el-Fitr.
Soulignant que la paix ne peut s’épanouir dans un climat de haine, d’injustice et d’impunité, il a rappelé que la faim, l’oppression et l’insécurité sont des obstacles majeurs à la quiétude sociale. « Celui qui ne peut se nourrir n’est pas en paix », a-t-il affirmé, rappelant que la création du Programme alimentaire mondial (PAM) découle de cette nécessité.

Réconciliation et unité nationale

L’imam Ndiour a exhorté les Sénégalais à favoriser l’entente et l’unité pour construire un pays fort et solidaire. Il a appelé les autorités à transcender les clivages partisans pour fédérer toutes les forces autour du développement national.
S’inspirant du slogan « jub, jubal, jubbanti » (intégrité et redressement), il a suggéré d’y ajouter « juboo » (se réconcilier) et « jubelé » (réconcilier autrui), insistant sur l’importance du dialogue et de la cohésion sociale.

L’insécurité et la responsabilité collective

L’imam a alerté sur la montée de l’insécurité, qu’il attribue à l’absence de sanctions strictes et au manque d’implication des populations. Il a plaidé pour la mise en place de conseils de sécurité dans les quartiers, soulignant que « personne ne peut mettre un gendarme derrière chaque citoyen ».

Appel au patriotisme économique

Dans son sermon, l’imam a également encouragé le développement de l’industrie locale de l’habillement afin de réduire les dépenses effectuées à l’étranger. Il a déploré que des infrastructures comme l’usine textile NSTS de Thiès, qui pourrait générer 1 000 emplois, soient presque à l’arrêt.
Enfin, il a exhorté les jeunes à se former et cultiver l’éthique du travail, insistant sur l’importance de l’effort personnel plutôt que l’attente d’une aide extérieure.