Ce prochain sommet est perçu comme une étape importante pour la Libye dans sa quête de restauration de son influence régionale et continentale. Le communiqué libyen souligne l’importance de cet événement pour renforcer le rôle central du pays dans le dialogue africain, en encourageant des partenariats stratégiques plus efficaces pour atteindre les objectifs entrepris sur le continent.
Les éditions précédentes du Sommet Turquie-Afrique ont eu lieu à Istanbul en 2008, à Malabo en Guinée équatoriale en 2014, et à nouveau à Istanbul en 2021. Ces rencontres illustrent la « politique africaine » de la Turquie, qui a notablement intensifié ses relations économiques et politiques avec l’Afrique, comme observé par Sud Quotidien.
En 2023, la Turquie a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie africaine, marquée par des échanges commerciaux bilatéraux qui ont augmenté de 3 milliards de dollars en 2003 à près de 41 milliards de dollars en 2022. Les entreprises turques ont également mené à bien 1977 projets d’infrastructures totalisant 91,6 milliards de dollars en Afrique jusqu’en novembre 2024, rapporte le vice-président turc, Cevdet Yılmaz.
Par ailleurs, la Turquie s’est positionnée comme le quatrième exportateur d’armes vers le continent, une place qu’elle doit notamment à la demande croissante pour ses drones Bayraktar TB2 et ses véhicules blindés Kirpi. L’influence d’Ankara s’étend également par ses efforts de formation des forces de sécurité africaines, notamment en Libye et en Somalie. Un centre militaire turc à Mogadiscio participe à la formation de l’armée somalienne dans sa lutte contre le groupe Al-Shebab.
En sus de ces initiatives, la Turquie déploie divers outils de soft power en Afrique. La Fondation Maarif, par exemple, a ouvert 180 écoles dans une trentaine de pays africains. En parallèle, de nombreux étudiants africains bénéficient chaque année de bourses pour étudier en Turquie. Les engagements turcs dans la construction de mosquées et d’infrastructures de santé témoignent de leur volonté de tisser des liens durables. Cette approche multisectorielle a contribué à renforcer la présence turque, comme le prouve sa médiation réussie dans le conflit entre l’Éthiopie et la Somalie.