En Ouganda, ce que beaucoup de militants des droits de l'homme craignaient est devenu réalité. Le président ougandais, Yoweri Museveni, a promulgué une nouvelle loi prévoyant de lourdes sanctions pour les relations homosexuelles et la promotion de l'homosexualité dans le pays. Cette mesure législative est largement soutenue au sein du pays, malgré les pressions et menaces financières venant de l'Occident, en particulier des États-Unis.
Cette annonce intervient malgré le fait que les États-Unis ont menacé de suspendre un financement de 400 millions de dollars destiné à la lutte contre le VIH et le sida en Ouganda. Néanmoins, Museveni a pris la décision de faire passer cette loi anti-homosexualité, répondant ainsi à la demande d'une grande majorité des députés ougandais. Le projet de loi est en effet populaire en Ouganda, pays où l'homophobie est largement répandue.
Le 2 mai, sous la pression du président, les législateurs ont accepté de retirer une peine pour les personnes qui se déclarent simplement LGBT+. Cependant, les aspects les plus sévères de cette loi demeurent. Par exemple, la peine de mort est toujours applicable pour ce que les députés ougandais appellent des "actes homosexuels aggravés". En outre, la loi prévoit également une peine de 20 ans de prison pour la "promotion de l'homosexualité", une mesure qui risque de porter atteinte aux organisations de défense des droits de l'homme dans le pays.
Les défenseurs des droits de l'homme peuvent toujours déposer des recours devant la Cour constitutionnelle, qui avait déjà annulé une loi similaire en 2014. Cependant, en attendant, la plupart des opposants locaux à cette loi ont choisi de rester discrets, craignant d'être arrêtés pour "promotion de l'homosexualité".