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Manifestation à Keur Moussa sur le foncier: Les populations en guerre contre l'archidiocèse de Dakar et la famille Filfilly


Rédigé le Lundi 1 Juillet 2024 à 10:20 | Lu 178 fois Rédigé par


Les populations de Keur Moussa sont sorties massivement, ce dimanche 30 juin 2024, pour manifester leur colère face à la volonté de l'archidiocèse de Dakar et de la famille Filfilly de "les spolier de leurs terres". Elles s'exprimaient lors d'un point de presse organisé au terme d'une marche pacifique à travers les artères de ladite commune.


Des membres du collectif "And defar Keur Moussa", en collaboration avec les populations de cette contrée du département de Thiès, ont organisé une marche pacifique dans les artères de ladite commune pour dénoncer l'accaparement de leurs terres et réclamer  1. 101 hectares ( 201 hectares à l'archidiocèse de Dakar et 900 hectares à la famille Filfilly). Sur ce, elles ont indexé les deux camps cités dans cette affaire.

"Nous ne comptons pas laisser faire. Et il va falloir passer sur les cadavres de plus de 20.000 âmes.", a déclaré le porte - parole du jour. Manifestement le virus de la boucherie foncière continue de guetter la commune de Keur Moussa. Selon les initiateurs de cette marche, cet différend avait opposé Filfilly et les habitants de Keur Moussa a commencé à la fin des années 80 jusqu'au début des années 90.

Trois décennies de combat sans solution!

"L'affaire fut portée au Tribunal de Thiès par Filfilly qui a été débouté. La population de Keur Moussa s'était levée comme un seul homme pour combattre toute forme d'occupation de leurs terres. Plus de trois décennies après, la mobilisation ne faiblit pas .Aujourd'hui, plus qu'hier, nous sommes plus déterminés comme vous pouvez le constater", informe le représentant des contestataires.


En outre, ajoutent - les populations, "récemment, plus précisément le mardi 25 juin 2024, des agents du cadastre accompagnés de la DESCOS et des moines voulaient  mener des opérations de lotissement. N'eût été la vigilance des membres du collectif AND DEFAR KEUR MOUSSA, ils allaient accomplir leur sinistre projet. Pour expliquer leur acte, ils ont dit que la décision venait d'en haut. Une explication tirée par les cheveux", dénoncent - elles.

D'après le porte - parole du jour, les populations ont constaté une autre version du "togg mouy dokh" ( s'enrichir sans lever le plus petit doigt du fond de son canapé) dans ce dossier. Pourtant, dit - il, "le 02 novembre 2021, le ministre de l'Intérieur d'alors Monsieur Aly Ngouille Ndiaye avait demandé la suspension de toutes les opérations foncières. Cette suspension est de vigueur jusqu'au moment où nous tenons  ce point de presse. Il s'était même rendu sur les sites qui font l'objet du litige. Après constat, il avait demandé aux populations de Keur Moussa de continuer à exploiter leurs terres en donnant comme instruction à ce qu' aucune action de lotissement ne soit effectuée jusqu'à nouvel ordre".

Comment peut - on immatriculer des terres où les populations vivent depuis des siècles ? S'interrogent - elles

En plus, elles argumentent : "Pourquoi alors les moines sous la couverture de l'archidiocèse de Dakar veulent mener des opérations de lotissement en faisant fi de la décision de suspension du ministre pour donner un caractère viager aux hectares de terre qu'ils disputent aux habitants de Keur Moussa, Mbirdiam, Ndoyène Rail, Ndayane,  Ndoyène Dior, Soulouf et une partie de Sébikhotane". Face aux agissements des moines, nous allons apporter la réponse qui sied. Mais en tant que citoyens et républicains,  nous nous tournons vers le gouvernement pour éviter le pire, rappellent - elles.

 Face à la presse, les populations  de ces localités concernées par ce dossier, ont demandé à être rétablies de leurs droits. En le faisant, pour eux "le gouvernement  ne fera que renforcer leur sentiment que certaines pratiques n'auront plus cours au Sénégal et que l'Etat de droit ne serait plus  une vue de l'esprit mais une réalité".



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