Le phénomène repose sur un système organisé à l’échelle nationale et sous-régionale, impliquant des enfants venus de pays voisins comme la Gambie et la Guinée-Bissau. Cela s’apparente à une forme moderne de traite d’enfants à des fins d’exploitation économique. En 2016, Issa Saka, coordonnateur du Projet de lutte contre l’exploitation et la mendicité des enfants talibés (PLEMET), révélait que ce trafic générait près de 5,475 milliards FCFA par an pour les maîtres coraniques dans la seule région de Dakar, rapporte Amnesty International.
Maltraitance et violence : un quotidien alarmant Les conditions de vie dans certains daaras sont extrêmement précaires. L’insalubrité, la malnutrition et l’absence de soins de santé aggravent la vulnérabilité des enfants. Outre ces conditions déplorables, de nombreux talibés subissent des violences physiques. Des témoignages révèlent l’ampleur de la maltraitance systématique, qui conduisent parfois à la mort. Pour ne citer qu’un seul cas, en janvier 2022, un talibé de 10 ans est mort à Touba après avoir été battu par son maître coranique pour ne pas avoir su sa leçon. Plus récemment, à Dahra (département de Linguère), un maître coranique a été arrêté pour avoir infligé des traitements inhumains à ses élèves. L’un d’eux a été forcé de rester debout sur une plaque de zinc chauffée, provoquant de graves brûlures aux pieds. Ces actes ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
L'Actualité au Sénégal
Mendicité et maltraitance : Diomaye et Sonko mettront-ils fin au calvaire des enfants talibés ?
Rédigé le Lundi 24 Mars 2025 à 19:58 | Lu 48 fois Rédigé par KHADIATA BA
Le constat est alarmant, des milliers d’enfants talibés errent dans les rues du Sénégal, pieds nus, vêtus de haillons, contraints de mendier pour survivre. Ils vivent dans des daaras insalubres, subissant de parfois graves maltraitances. Cette violation flagrante des droits de l’enfant semble désormais banalisée. Face à cette situation, quelles mesures le président Diomaye Faye et son gouvernement comptent-ils adopter ? Parviendront-ils à mettre fin à ce fléau là où Macky Sall a échoué, malgré ses initiatives ? Un phénomène persistant et lucratif Les enfants talibés, confiés dès leur plus jeune âge à des maîtres coraniques, sont contraints de mendier pour subvenir à leurs propres besoins et rapporter de l’argent à leur maître. Cette pratique perdure malgré les législations en place et génère des profits colossaux. Une étude de l’ONG Global Solidarity Initiative (GSI) estimait en 2018 qu’il existait plus de 2 000 daaras à Dakar, accueillant près de 200 000 talibés, dont 25 % sont forcés de mendier.
KHADIATA BA
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