Dans la région de Diourbel, au centre du Sénégal, un constat alarmant a été partagé par Ahmadou Bouya Ndao, responsable de la cellule de planification, suivi-évaluation et recherche à la direction de la santé de la mère et de l’enfant. Selon ses déclarations rapportées par nos confrères de Sud Quotidien, 50% des décès maternels dans cette région sont attribués aux hémorragies.
La révélation a été faite lors d’une réunion consacrée au plan stratégique de la santé reproductive, maternelle, néonatale de l’adolescent et de la nutrition pour la période 2024-2028. Cette initiative bénéficie d’un budget prévisionnel dépassant les 354 milliards de francs CFA. La rencontre s’est déroulée en présence de Djibril Diop, adjoint au gouverneur de Diourbel chargé du développement, ainsi que d’autres autorités locales des départements de Bambey, Mbacké et Diourbel.
À l’échelle nationale, le taux de mortalité maternelle est actuellement de 153 décès pour 100 000 naissances vivantes. Cependant, dans la région de Diourbel, ce chiffre s’élève à 179, d’après les enquêtes démographiques et de santé (EDS) de 2023, souligne Ndao dans l’article de Sud Quotidien. Des dispositifs sont mis en place pour prévenir et traiter efficacement les cas d’hémorragie. Le responsable a également insisté sur la nécessité d’assurer des soins obstétricaux et néonatals d’urgence de qualité, particulièrement l’accès au sang et aux composants sanguins, pour une meilleure prise en charge des hémorragies chez les femmes enceintes.
La réunion a également mis en lumière des taux préoccupants de mortalité néonatale et infanto-juvénile. Au niveau national, la mortalité néonatale est de 23 pour 1000, mais elle atteint 34% dans la région de Diourbel, avec un objectif de réduire ce taux à 15% au niveau national et à 18,7% à Diourbel d’ici 2028. Concernant la mortalité infanto-juvénile pour les enfants de zéro à cinq ans, le taux est de 40% au niveau national et de 52% dans la région de Diourbel, avec l’objectif de le ramener à 29% au niveau national et à 35% pour la région d’ici 2028.
Monsieur Ndao a indiqué que 75% des décès dans la catégorie infanto-juvénile surviennent au cours de la première semaine de vie, dont 40% dès le premier jour. Pour faire face à ces défis, il a plaidé pour un renforcement des infrastructures, des équipements, des ressources humaines et de la formation du personnel médical afin de réduire la mortalité maternelle et néonatale.