Face à une saturation du marché de l’oignon au Sénégal, l’Agence de régulation des marchés (ARM) a annoncé la suspension temporaire des ventes entre les zones de production et les marchés de gros, à compter de ce lundi 14 avril à minuit. Cette mesure vise à protéger les producteurs affectés par la baisse importante des prix, causée par un excès d’offre.
L’annonce a été faite par Aly Ndiaye, chargé de communication de l’Interprofession oignon national (IPOS), lors d’un point de presse tenu à la suite d'une circulaire de l’ARM datée du 11 avril 2025.
✅ Suspension en vigueur jusqu’au 22 avril« Une analyse approfondie a révélé un surplus sur le marché national, entraînant une chute des prix qui fragilise les acteurs du secteur, notamment les petits producteurs », a déclaré M. Ndiaye.
Durant cette suspension, aucune lettre de vente ne sera délivrée par les plateformes de régulation. Un bilan de l’impact de cette mesure sera établi le 22 avril, date prévue pour une rencontre entre les parties prenantes.
Des dispositions spécifiques sont prévues pour certaines zones. Les régions les plus éloignées et à forte chaleur, comme Richard-Toll ou Podor, bénéficieront d’une priorité dans l’écoulement de leur production.
À partir du 28 avril, si la production des zones prioritaires diminue et devient insuffisante pour couvrir les besoins du marché, les producteurs de la zone des Niayes pourront à leur tour reprendre les ventes, jusqu’à la fête de la Tabaski.
⚠️ Agro-business mis en pause pour protéger les petits producteurs
La décision vise également à limiter la concurrence déloyale entre petits producteurs, qui produisent environ 30 tonnes par hectare, et les exploitants agricoles à grande échelle pouvant atteindre 90 tonnes par hectare.
🧅 Soutien financier et coordination nationale« Cette pause imposée aux agro-business est une stratégie pour maintenir l'équilibre et assurer la survie des petits exploitants », a précisé M. Ndiaye.
L’ARM a par ailleurs mis en place un fonds de commercialisation pour soutenir les commerçants impactés par cette suspension. L’IPOS, de son côté, travaille en étroite collaboration avec les ministères du Commerce et de l’Agriculture afin d’identifier les zones prioritaires et garantir une distribution efficace de la production locale.
« Toutes les décisions ont été prises en concertation avec les acteurs de la filière et validées par l’ARM », a conclu le porte-parole de l’IPOS.