Le climat politique sénégalais continue de connaître des rebondissements marquants alors que les législatives approchent. Dernier en date, Édouard Latouf, chef d'agence de la Lonase à Thiès, et figure politique influente de Thiès, a annoncé son départ du camp de Macky Sall. Ce départ, bien que surprenant pour certains, s’inscrit dans une logique stratégique selon l’ancien allié de la coalition au pouvoir.
Un engagement sans compromisDans un discours empreint d’émotion et de fermeté, Édouard Latouf a expliqué les raisons de son retrait, rappelant son engagement de longue date pour le bien-être du Sénégal. "J'ai engagé tous les combats, en oubliant parfois ma personne. J’ai toujours eu à cœur que notre nation puisse prospérer," a-t-il affirmé, se désolant de la trajectoire actuelle prise par certains responsables politiques.
Latouf souligne qu'il est crucial d'effectuer une analyse approfondie de la situation politique nationale pour comprendre les bouleversements en cours. "Il y a un changement de paradigme qui s’impose, et cela nécessite une réaction adéquate de la part de nos dirigeants," a-t-il précisé.
Critique d’une gouvernance entourée de « mauvais conseillers »Bien qu'il exprime un profond respect pour Macky Sall et son bilan, Édouard Latouf n’a pas mâché ses mots concernant le manque de discernement de certains membres du cercle rapproché du président. "Macky Sall a réalisé de grandes choses, mais il a été mal entouré. On lui a menti sur beaucoup de dossiers."
"Macky Sall a réalisé de grandes choses, mais il a été mal entouré. On lui a menti sur beaucoup de dossiers."
Latouf va plus loin en déplorant l'inaction ou la complaisance de certains cadres politiques face aux difficultés rencontrées par le pays. Selon lui, ces mêmes cadres, responsables de la stagnation de certaines réformes, n’ont pas su répondre aux besoins de la nation avec la diligence et la sincérité requises.
Le besoin d’une nouvelle majorité parlementaireLe cœur du message de Latouf réside dans sa vision pour les prochaines législatives. Il estime que le Sénégal a besoin d'une nouvelle majorité parlementaire pour assurer une stabilité politique et économique à long terme. "Le Sénégal n'a pas besoin d'une confrontation politique permanente entre l'Assemblée nationale et l'exécutif. Nous avons du pétrole, du gaz, des ressources essentielles. Il est impératif que ces questions soient traitées dans un climat de stabilité."
Il souligne que la majorité actuelle a déjà montré ses limites, appelant à une nouvelle dynamique pour que l’Assemblée nationale puisse réellement répondre aux besoins du peuple. "Le peuple sénégalais a sanctionné l'actuel gouvernement. C’est une erreur de penser qu'une opinion publique peut changer radicalement en six mois," a-t-il ajouté, en faisant allusion aux récents résultats électoraux.
L’appel à une responsabilité collectiveÉdouard Latouf a également insisté sur l'importance de dépasser les débats stériles qui se concentrent sur les personnes plutôt que sur les idées et les projets pour le pays. "Je ne suis pas intéressé par les débats populistes. Ce qui compte, c'est de trouver des solutions concrètes pour le développement du Sénégal."
Il conclut en renouvelant son soutien à Mangane, un autre acteur politique de Thiès, qu'il décrit comme un leader capable de porter une vision claire et cohérente pour la région et pour le pays tout entier. "Mangane est en train de faire un excellent travail, et je le soutiens pleinement dans ses efforts."
Un départ, mais pas la fin du combat politiqueLe départ d’Édouard Latouf du camp de Macky Sall marque-t-il la fin de sa carrière politique ? Absolument pas, si l’on en croit ses propres déclarations. "Je reste fidèle à mes convictions et à ceux qui œuvrent réellement pour le bien du Sénégal. Ma loyauté n’a jamais vacillé et je continuerai de me battre pour que notre pays aille de l’avant."
Les législatives à venir s’annoncent donc comme un véritable tournant pour le Sénégal. Si la sortie de Latouf affaiblit le camp présidentiel, elle ouvre également la voie à de nouvelles alliances et à des recompositions politiques qui pourraient bien redessiner l’avenir du pays.