Le régime militaire du général Abdourahamane Tiani a mis fin à deux missions de sécurité de l’Union européenne, le jour de la visite d’une délégation russe à Niamey.
Le régime militaire nigérien, dirigé par le général Abdourahamane Tiani depuis le coup d’État de juillet, a annoncé le 4 décembre mettre fin à deux missions de sécurité et de défense de l’Union européenne (UE) dans le pays, au moment où il accueille une délégation russe à Niamey. Depuis le renversement du président élu Mohamed Bazoum, les militaires au pouvoir rompent peu à peu les liens avec les partenaires occidentaux du régime déchu. Après avoir notamment obtenu le départ des forces françaises, en cours jusqu’à la fin de décembre, ils se cherchent de nouveaux alliés et se sont notamment rapprochés de la Russie.
Le ministère nigérien des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué la dénonciation de l’accord passé par l’État du Niger avec l’UE relatif à la mission civile européenne « Eucap Sahel Niger », active depuis 2012. Cette mission basée à Niamey dit compter 120 Européens et soutenir « les forces de sécurité intérieure, les autorités nigériennes ainsi que les acteurs non gouvernementaux ».
Le ministère a également déclaré le « retrait par l’État du Niger du consentement accordé pour le déploiement d’une mission de partenariat militaire de l’UE » au Niger nommée « EUMPM ». Cette mission a été lancée en février « à la demande des autorités nigériennes », pour « soutenir le pays dans sa lutte contre les groupes armés terroristes », selon le site du Conseil de l’UE.
Le Niger est en proie à des violences jihadistes dans l’ouest et le sud-est du pays. Le gouvernement nigérien ajoute qu’il « décide du retrait des privilèges et immunités accordées » dans le cadre de cette mission, sans précisions.
Le même jour, une délégation russe est arrivée à Niamey pour échanger avec les autorités militaires. Il s’agit de la première visite officielle d’un membre du gouvernement russe dans ce pays depuis le coup d’État du 26 juillet.
La délégation russe, conduite par le vice-ministre de la Défense, le colonel-général Yunus-Bek Yevkuro, a été reçue par le chef du régime militaire nigérien, le général Abdourahamane Tiani. À l’issue de cette rencontre, les deux parties ont signé des documents « dans le cadre du renforcement » de leur coopération militaire, ont indiqué les autorités nigériennes.
Le Niger s’est également rapproché du Burkina Faso et du Mali voisins, partenaires comme lui de la Russie et dirigés par des militaires issus de coups d’État. Après le Mali l’an dernier, le Niger et le Burkina ont annoncé le 2 décembre leur départ de l’organisation antijihadiste G5 Sahel –créée il y a neuf ans aux côtés de la Mauritanie et du Tchad, cette organisation est largement financée par l’UE.
En septembre, les trois pays dirigés par des militaires ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES), pour renforcer leur coopération. Le 1er décembre, les ministres des Affaires étrangères du Mali, Niger et Burkina Faso sont allés plus loin, recommandant la création d’une confédération avec pour ambition de parvenir, à terme, à une fédération. Jeune Afrique