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Prolonger le combat de Lat Dior, non pas contre des forces coloniales, mais contre les défis modernes auxquels nous faisons face.


Rédigé le Mardi 17 Décembre 2024 à 20:01 | Lu 46




 
Dans une déclaration faite à la presse, Maître Habib VITIN, président du mouvement Thiès d'abord, a pris la parole pour saluer l'initiative louable de Monsieur le Maire, Dr Babacar DIOP, pour l'érection d'une statue en l'honneur de Lat Dior, notre héros national et symbole de la résistance. Cet hommage est non seulement un rappel de notre histoire, mais également un acte fort pour ravir la fierté et l'identité culturelle des Thiessois.
 
Cependant, si cet acte symbolique est salué comme un hommage mérité à l’un des plus grands héros de l’histoire du Sénégal, l’édification de cette statue ne saurait occulter les préoccupations quotidiennes des Thiessois, qui, selon VITIN, restent trop souvent ignorées par les autorités locales et nationales.
 
"Oui, rendre hommage à Lat Dior est un acte noble, mais cela ne doit pas se limiter aux éloges ou à la glorification du passé et laisser de côté pendant ce temps, les véritables problèmes qui affectent la vie des Thiessois", a-t-il martelé, dénonçant l'oubli flagrant des questions essentielles dans les discours officiels, y compris celui du président de la République lors de la cérémonie. Si la mémoire du héros de la lutte anticoloniale est saluée, les messages du Maire et du Président de la République semblent déconnectés des préoccupations quotidiennes des habitant. Les défis urgents n’ont pas trouvé malheureusement de réponses concrètes lors de cet évènement.
 
Si nous voulons vraiment être dignes de son héritage, nous devons nous demander : que faisons-nous aujourd'hui pour prolonger son combat, non pas contre des forces coloniales, mais contre les défis modernes auxquels nous faisons face ?
 
Aller au-delà des éloges, c'est travailler pour :
  Une éducation de qualité, qui prépare nos jeunes aux métiers de demain et leur donne les outils pour être des leaders dans un monde en constante évolution. Une économie locale dynamique, qui valorise les ressources de notre région, soutient les entrepreneurs et crée des emplois durables pour notre jeunesse. Un cadre de vie digne, où chaque Thiessois bénéficie d'infrastructures modernes, d'un environnement sain, et d'un accès équitable aux services publics.  
Lat Dior a combattu pour la liberté et la dignité de son peuple. Aujourd'hui, notre combat est différent, mais tout aussi noble. Il s'agit de libérer nos jeunes du poids du chômage, de rendre leur dignité aux familles en difficulté, et de bâtir une Thiès où chacun peut réaliser ses aspirations.
 
Maître VITIN a pointé du doigt un dossier crucial pour la région : la relance du chemin de fer. "Aujourd'hui, le chemin de fer est dans nos tiroirs, sans aucune avancée concrète", a-t-il déploré. Le chemin de fer, selon lui, pourrait être un moteur important de l'économie régionale, permettant à Thiès de sortir de sa dépendance économique et d’atteindre un véritable développement. Une relance de ce secteur semble pourtant être une promesse lointaine, bien loin des priorités affichées par les autorités locales.
 
Mais les critiques ne se limitent pas à ce seul dossier. Maître VITIN a également fustigé le manque d’infrastructures de formation professionnelle dans la ville, pointant une situation désastreuse pour les jeunes qui, malgré leur ambition, sont privés des moyens nécessaires pour se qualifier et contribuer activement à la croissance de la région. "Nos jeunes talents se heurtent à des murs, faute de structures de formation adaptées", a-t-il souligné, rappelant que l’inaction des autorités sur ce point est un véritable gâchis.
 
Autre point d’achoppement, l’absence de soutien financier pour les élèves de Thiès, qui, bien souvent, ne peuvent pas poursuivre leurs études faute de bourses. Pour Maître VITIN, cela constitue une inacceptable injustice. "Il est inconcevable qu’avec tous les moyens déployés ailleurs, nos élèves se retrouvent dans l’incapacité de continuer leur parcours académique à cause de l’insuffisance de bourses", a-t-il lancé, dénonçant une gestion inéquitable des ressources et un manque d’ambition pour l’avenir des jeunes de la ville.


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