Des conseillers municipaux de la commune de Thiès-Ouest, réunis au sein d’un collectif, ont tenu un point de presse pour alerter l’opinion publique sur ce qu’ils qualifient de « gestion opaque et inefficace des ressources communales par le maire Mamadou Djitté ».
Ils déplorent que, depuis l’installation de ce dernier à la tête de la commune, « les dépenses engagées dans les budgets municipaux de 2022, 2023 et 2024 atteignent des montants vertigineux, sans que les réalisations sur le terrain ne justifient ces sommes colossales ». À titre d’exemple, ils citent des chiffres illustrant « des dépenses exorbitantes sans résultats concrets » : la construction de salles de classe a coûté 59 010 558 FCFA en 2022, 19 982 500 FCFA en 2023 et 81 129 057 FCFA en 2024.
Pour le porte-parole du collectif, Baye Serigne Samb, et ses collègues conseillers, « malgré ces montants élevés, les écoles de la commune demeurent dans un état déplorable, et de nombreuses classes manquent encore d’équipements de base ». Ils pointent également du doigt la construction d’édicules publics (toilettes publiques), financée à hauteur de 2 995 332 FCFA en 2022, 25 463 024 FCFA en 2023 et 22 992 686 FCFA en 2024. Pourtant, selon eux, « ces équipements sont quasi inexistants ou abandonnés, ce qui pose un sérieux problème d’hygiène et de salubrité pour les populations ».
L’adjoint au maire, Ousseynou Gueye, et le conseiller Julbert Samb évoquent quant à eux des « dépenses répétitives et douteuses » dans le secteur de la santé. En 2022, 25 770 000 FCFA auraient été alloués à l’achat de produits pharmaceutiques et de matériel médical, ainsi que 35 000 000 FCFA pour des secours aux indigents. En 2023, 25 064 229 FCFA auraient été consacrés à la construction d’un poste de santé à Mbour 2, une somme qui réapparaît étrangement dans le budget de 2024, soulevant de graves interrogations sur la gestion des finances communales. Enfin, en 2024, plus de 5 000 000 FCFA auraient été dépensés pour de « prétendues grosses réparations », 11 000 000 FCFA pour du matériel médical et 52 345 889 FCFA pour d’autres équipements sanitaires.
Concernant les secours aux indigents, le collectif relève que des budgets de 50 000 000 FCFA, 28 000 000 FCFA et 2 000 000 FCFA ont été inscrits, « sans aucune transparence sur leur utilisation effective ». Baye Serigne Samb, Ousseynou Gueye, Julbert Samb et leurs camarades dénoncent des « budgets fantômes » et des « incohérences criantes ». Ils s’indignent également de « l’octroi abusif des jardins publics à des investisseurs privés, alors que des fonds avaient été alloués pour leur réhabilitation ». Pour le collectif, ce « double détournement, financier et foncier, constitue une injustice flagrante et un manque de respect envers les citoyens de Thiès-Ouest ».
Face à cette situation, les conseillers exigent des explications claires et une reddition des comptes immédiate sur l’utilisation de ces fonds. Ils appellent les autorités de contrôle, notamment l’Inspection Générale d’État et la Cour des Comptes, à se saisir du dossier et à diligenter un audit approfondi de la gestion municipale.
Refusant de rester « silencieux face à ces abus », le collectif s’engage à poursuivre son combat pour une « gouvernance locale plus juste et équitable ». Il rappelle que « les populations de Thiès-Ouest méritent une gestion transparente, responsable et tournée vers leur bien-être ».