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Thiès : Les eaux usées recyclées, un atout écologique pour les maraîchers


Rédigé le Lundi 24 Février 2025 à 13:50 | Lu 45 fois Rédigé par KHADIATA BA



Dans la commune de Thiès, les eaux usées, souvent perçues comme un problème environnemental, montrent désormais leur potentiel en tant que ressource précieuse pour l’horticulture. En raison des défis liés au déficit pluviométrique exacerbé par le changement climatique, des solutions créatives ont vu le jour pour tirer parti de ces ressources hydrauliques non conventionnelles.
Dans les faubourgs de Thiès, les autorités ont installé plusieurs stations de traitement des eaux usées, l’une d’elles étant implantée à Keur Saïb Ndoye. Près de cette infrastructure, plus d’une centaine de maraîchers ont décidé de capitaliser sur cette ressource précieuse. Ces agriculteurs utilisent les eaux traitées par cette station pour cultiver sans avoir recours aux engrais chimiques.
 

La station de Keur Saïb Ndoye, stratégiquement placée à la lisière de Médina Fall, joue un rôle crucial dans la gestion des eaux usées provenant des fosses septiques et d’autres systèmes d’assainissement de la région. Amath Ndiaye, qui supervise cette station, explique son importance fondamentale en tant que seule installation de ce type dans la ville. Les eaux, fortement chargées en matières solides, sont traitées à l’aide de technologies mécaniques, biologiques et chimiques, pour finir exemptes de contaminants avant d’être redistribuées comme ressources agricoles.
Le processus complexe de purification est minutieusement suivi par un laborantin, qui assure que chaque étape respecte les normes de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS). Une fois traitée, l’eau, riche en nutriments tels que le phosphore et l’azote, devient très précieuse pour les maraîchers. Cette eau contribue non seulement à améliorer la productivité agricole mais offre aussi une solution durable et riche en alternatives aux engrais chimiques traditionnels.
Par ailleurs, le responsable du laboratoire, El Hadj Cissé, présente la transformation impressionnante des échantillons d’eau, depuis leur arrivée en couleur noire jusqu’à leur état final plus pur. Il précise que chaque paramètre est méticuleusement examiné pour s’assurer qu’ils respectent tous les critères environnementaux avant de rejeter l’eau traitée ou de l’utiliser pour les cultures.
Les boues résiduelles constituent un autre sous-produit précieux de ce processus. Après un traitement rigoureux dans des lits de séchage, ces boues se transforment en un fertilisant bénéfique pour la région environnante. Cela alimente non seulement les productions maraîchères mais démontre aussi que l’assainissement innovant des eaux usées peut être bénéfique pour différents secteurs économiques tout en protégeant l’environnement.
Les maraîchers exploitent ces ressources localement et en tirent des bénéfices considérables, comme le souligne Moundiaye Diogoye, un jeune producteur de la région. Grâce aux installations locales, ils peuvent irriguer leurs cultures toute l’année. La saison post-hivernale coïncide justement avec un pic d’activité horticole, stimulée par l’utilisation de ces engrais organiques.
Mouhamadou Guèye, conseiller technique du directeur général de l’ONAS, réitère l’importance de promouvoir une agriculture biologique durable. Les études menées par l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et l’USAID démontrent l’efficacité des boues comme alternative viable aux engrais chimiques. Cette approche ne se limite pas à l’amélioration des techniques agricoles mais ouvre également la voie à une meilleure gestion environnementale.
En lisant ces informations rapportées par l’Agence de Presse Sénégalaise (APS), on relève que les résultats ne se limitent pas à l’augmentation de la productivité mais incluent aussi la durabilité des méthodes agricoles, un pilier essentiel pour répondre aux défis environnementaux actuels.



KHADIATA BA
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