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Débrayage et arrêt des activités administratives à l'ENSA de Thiès pour demander une augmentation budgétaire


Rédigé le Mercredi 17 Juillet 2024 à 19:06 | Lu 95 fois Rédigé par


L'ENSA de Thiès suspend ses activités administratives pour réclamer une augmentation budgétaire, dénonçant un manque de moyens pour continuer ses missions pédagogiques et sociales.


Le mardi à 10 heures, l'intersyndicale des personnels enseignants et de recherche (PER), des personnels administratifs, techniques et de service (PATS) et des élèves-ingénieurs de l'École nationale supérieure d'agriculture (ENSA) a entamé un débrayage et a suspendu les activités administratives pour réclamer une augmentation de leur budget de fonctionnement.

Idrissa Bâ, enseignant-chercheur et chargé de la revendication pour le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) de l'ENSA de Thiès, a déclaré : "L'intersyndicale des PER, PATS et élèves-ingénieurs de l'ENSA a décidé, d'un commun accord, d'un débrayage et de l'arrêt des activités administratives, mardi à partir de 10 heures."

Lors d'une conférence de presse, les représentants de l'intersyndicale ont annoncé la suspension des activités administratives "jusqu'à nouvel ordre" en raison d'un "manque de moyens pour les continuer".

Bâ a insisté sur l'urgence de résoudre la situation budgétaire de l'ENSA, soulignant que depuis la promulgation du décret 2023/23-04 du 1er décembre 2023, conférant à l'ENSA son autonomie administrative et financière, "ni le budget, ni les instances, ni la passation de service n'ont été mis en œuvre. Seule une avance destinée à couvrir le premier trimestre de 2024 a été octroyée à l'ENSA."

Il a ajouté que l'école a pu fonctionner pendant deux trimestres grâce aux sacrifices de toutes ses composantes, mais "nous avons atteint notre limite, et nous ne pouvons plus continuer sans moyens supplémentaires."

Selon Bâ, l'absence de matériel pédagogique et de moyens pour rémunérer les vacataires rend impossible la poursuite des cours. Les sorties pédagogiques et les stages, habituellement organisés pendant la saison des pluies, sont également compromis.

Alassane Fall, secrétaire général du Syndicat des travailleurs des établissements scolaires et universitaires, a expliqué que l'avance de 400 millions FCFA, sur un budget estimé à 2 milliards FCFA, est épuisée, et aucune réponse n'a été obtenue concernant la rallonge demandée. "On nous a informés que nous avons été oubliés," a-t-il dit, notant que le ministre de tutelle a envoyé une correspondance à son collègue des Finances.

Bâ a déploré le blocage de la rallonge budgétaire au ministère des Finances, ainsi que le retard dans la passation de service entre l'Université et l'ENSA, et l'absence d'un décret rattachant l'école au ministère de l'Enseignement supérieur.

Suite au décret la séparant de l'université Iba Der Thiam de Thiès, l'ENSA avait évalué son budget à un peu plus de deux milliards FCFA pour disposer d'une autonomie financière. Elle n'a reçu que 400 millions, qui ont permis de démarrer les enseignements, mais après trois mois, ces fonds sont épuisés.

Fall a regretté que cette situation anéantisse les efforts et sacrifices des enseignants, du personnel administratif et technique, des étudiants et de l'administration de l'ENSA pour garantir une année académique normale. Il a ajouté que l'arrêt de toutes les activités se poursuivra jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée pour la rallonge budgétaire ou jusqu'à ce que le ministre ou une autre autorité compétente les reçoive pour leur donner des assurances.

Le syndicat des personnels enseignants de l'ENSA avait déjà observé un mot d'ordre de 48 heures pour réagir à la situation actuelle, rappelle Fall.


 



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