La campagne de commercialisation arachidière bat son plein dans la région de Sédhiou, avec une collecte initiale de 194 tonnes d’arachides à Bogal et Tankon, les deux principaux points de vente du département de Bounkiling. Cette dynamique est le fruit d’un bon démarrage, soutenu par le prix plancher fixé à 305 FCFA par kilogramme pour la saison 2024-2025.

Des prix jugés encourageants mais insuffisants

Selon Casimir Adrien Sambou, Directeur régional du développement rural (DRDR), le prix plancher de 305 FCFA, fixé par les autorités et les acteurs, constitue un progrès notable. "Ce prix est basé sur des calculs économiques et offre une meilleure rentabilité pour les agriculteurs, même si des efforts supplémentaires pourraient être envisagés," a-t-il déclaré.
Malgré cet enthousiasme, certains producteurs expriment leur déception. Thierno Mbaye, un producteur de Touba Fall, considère que ce prix ne reflète pas les coûts élevés des travaux champêtres. "Un prix entre 350 et 375 FCFA serait plus juste," estime-t-il, plaidant pour une révision afin de mieux soutenir les exploitants locaux.

Les défis rencontrés par les agriculteurs

Les producteurs font également face à des pratiques problématiques sur le marché. Le blocus imposé aux ventes sur le marché parallèle, notamment aux acheteurs étrangers tels que les Chinois, suscite des critiques. Ces derniers proposent souvent des prix plus avantageux que ceux fixés par le gouvernement, offrant une bouffée d’air aux agriculteurs en quête de rentabilité.
Assane Cissé, un producteur du village de Diockoul, souligne l’impact négatif de certaines pratiques des usines locales. "Les retards de paiement et les bons non honorés compliquent la situation financière des agriculteurs," a-t-il déploré, appelant à une intervention gouvernementale pour réguler ces abus.

Un soutien accru pour les femmes et les jeunes producteurs

Les femmes productrices, représentées par Saye Mbaye du groupement "Bokk Jom", plaident pour un accompagnement renforcé. Elles réclament un accès à du matériel agricole, des financements adaptés, ainsi que des infrastructures comme des forages et des magasins de stockage. "Ces mesures sont essentielles pour améliorer les conditions de travail et renforcer l’autonomie économique des femmes rurales," a-t-elle affirmé.
De son côté, Abdoulaye Ba, un jeune producteur de Diendé, reste optimiste quant à l’avenir. "J’espère que le prix atteindra 500 FCFA l’an prochain, pour alléger le poids financier qui pèse sur les agriculteurs," a-t-il confié.

Perspectives pour l’avenir

Alors que la campagne 2024-2025 se poursuit, les acteurs agricoles de Sédhiou espèrent que les leçons tirées de cette saison guideront les politiques futures. Une augmentation du prix plancher, associée à des réformes sur le marché et un soutien accru aux producteurs, pourrait transformer cette dynamique en véritable levier de développement pour l’agriculture sénégalaise.

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aps