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Révolution douce du management : Doudou Gnagna Diop plaide pour un tourisme centré sur l’humain


Rédigé le Mardi 8 Avril 2025 à 17:06 | Lu 123 fois Rédigé par


À travers une tribune inspirante, le président de la SAPCO, Doudou Gnagna Diop, propose une nouvelle vision du développement touristique au Sénégal. En misant sur le capital humain comme levier de transformation, il appelle à rompre avec les modèles classiques pour bâtir un tourisme responsable, inclusif et durable.


Révolution douce du management - L’Autre Tourisme
Révolution douce du management : faire du capital humain le levier de l’Autre tourisme

Par Doudou Gnagna Diop, PCA de la SAPCO

Dans une ère de transition cognitive, le management touristique se voit redéfini à travers une approche plus humaine et inclusive. Doudou Gnagna Diop, Président du Conseil d’Administration de la SAPCO, propose une vision audacieuse du développement touristique : l’Autre tourisme, centré sur le capital humain comme levier de transformation.

Cette révolution douce entend rompre avec le modèle industriel classique où l’humain était réduit à une « ressource » à gérer. Ici, le capital humain est vu comme un potentiel à révéler, un vecteur d’innovation, de résilience et de création de sens.

Pour Diop, il ne s’agit plus de gérer des profils ou d’évaluer des performances individuelles, mais de générer des écosystèmes d’apprentissage et de co-création. La SAPCO, affirme-t-il, doit incarner ce changement en favorisant mentorat, intelligence collective et accompagnement.

Dans cette dynamique, il propose de repenser la formation comme une initiation à la complexité et à la responsabilité, en remettant en question les méthodes classiques de gestion et d’audit au profit de la capacitation citoyenne.

Le texte plaide pour une souveraineté cognitive, chère à la vision du Président Bassirou Diomaye Faye, fondée sur la réappropriation de nos récits, de nos institutions et de nos territoires. L’Autre tourisme s’oppose ainsi au tourisme d’exploitation et appelle à une transformation vers l’hospitalité, la reliance et la co-construction.

Le capital humain devient alors un socle stratégique, non plus une simple variable économique. Il incarne l’essence d’une économie endogène et durable, plaçant les jeunes, les diasporas, les artisans et les entrepreneurs culturels au cœur du développement.

Cette tribune visionnaire ne se veut pas contraignante, mais inspirante. Elle ouvre la voie à une gestion innovante et responsable du tourisme au Sénégal et en Afrique.

À propos de l’auteur

Doudou Gnagna Diop est :

  • PCA de la SAPCO (Société d'Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal)
  • Vice-président du CAP (Cercle des Administrateurs Publics)
  • Promoteur d’établissements touristiques
  • Fondateur de l’ATES (Action pour le Tourisme et l’Environnement de la Somone), 2023
  • Président d’honneur fondateur de l’ONITS (Organisation Nationale pour l'Intégration du Tourisme Sénégalais), 2024

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Texte sur la Souveraineté Cognitive et le Tourisme

Souveraineté cognitive et Autre tourisme

L’heure est venue de clarifier les termes, d’exposer les enjeux et de repositionner le développement touristique dans le sens d’une souveraineté cognitive. Cette souveraineté est au cœur de la vision du Président Diomaye Faye : elle se traduit par la mise en valeur du capital humain, non comme une variable managériale, mais comme une dynamique existentielle, sociale et stratégique.

En tant que Président du Conseil d’Administration de la SAPCO et en tant que penseur engagé dans le réenchantement de l’imaginaire touristique africain, je tiens à inscrire cette réflexion dans la matrice de ce que j’appelle l’Autre tourisme. Celui qui refuse les mirages de la consommation passive et replace l’humain – et son intelligence – au centre du projet.

Le terme « ressources humaines » appartient à une économie industrielle, mécaniste, où l’humain est pensé comme un facteur de production. Il a ses origines dans une époque où le rendement primait sur le développement, et où les subjectivités étaient subsumées sous les logiques de contrôle, de conformité et de rendement.

Parler encore aujourd’hui de ressources humaines dans un contexte de transition cognitive, c’est perpétuer une vision obsolète et réductrice de l’humain. Cela revient à ignorer la transformation radicale que l’économie du savoir impose à nos institutions.

Le capital humain, dans la vision que je défends, s’appuie sur une épistémologie du potentiel. Il s’agit non seulement de reconnaître les savoirs, les compétences et les talents, mais aussi de les valoriser comme des vecteurs d’innovation, de résilience et de transformation. Mieux : de passer à une capitalisation humaine, processus par lequel les connaissances accumulées, les expériences vécues, les imaginaires mobilisés deviennent des actifs stratégiques dans le développement d’une organisation, d’un territoire, d’une nation.

La SAPCO doit devenir un espace pionnier de cette transition. Elle doit s’éloigner de la gestion traditionnelle des ressources humaines pour intégrer des pratiques d’accompagnement, d’éveil, de mentorat et d’intelligence collective. Il ne s’agit plus de gérer des profils, mais de faire émerger des porteurs de sens, de vision et de compétences transversales. Il ne s’agit plus d’évaluer des performances individuelles, mais de générer des écosystèmes d’apprentissage, de co-création et de confiance.

Cela suppose un travail de clarification conceptuelle. Le capital humain est trop souvent réduit à une formule économique qui lie l’investissement en éducation au rendement productif. Mais ce n’est là qu’une lecture étroite. Loin d’être un simple outil économique, le capital humain est un horizon éthique. Il appelle une reconnaissance des subjectivités, des affects, des mémoires et des projets portés par les individus. Il demande que l’on repense la formation comme une initiation à la complexité, à la responsabilité, à la créativité.

Cette réorientation nous impose également de revisiter les référentiels de gestion, d’audit, de recrutement, de formation continue. Ce qui doit guider l’action publique et privée, ce n’est plus la logique du contrôle, mais celle de la capacitation. Capacitation à comprendre les enjeux du monde contemporain, à y inscrire son action avec lucidité et audace, à transformer les contraintes en opportunités.

Dans mon ouvrage sur l’Autre tourisme, j’ai tenté de montrer comment la rupture paradigmatique était à portée de main. Elle exige que l’on bascule d’un tourisme de l’exploitation à un tourisme de la reliance. De l’attractivité à l’hospitalité. De la consommation à la création de sens. Et cette bascule ne pourra se faire qu’en mobilisant pleinement le capital cognitif des acteurs : les jeunes, les artisans, les chercheurs, les entrepreneurs culturels, les diasporas.

La vision du Président Diomaye Faye nous enjoint à retrouver la souveraineté sur nos récits, sur nos institutions, sur nos territoires. Elle appelle une révolution douce, mais profonde, du management public. Elle exige que chaque organisation soit un espace de production de savoirs, de valorisation des talents, de mobilisation des imaginaires.

C’est à ce prix que nous construirons une économie endogène, durable et inclusive. La SAPCO se prépare à incarner cette vision. Non comme un slogan, mais comme une exigence structurelle. Cela passera par un repositionnement des directions, un renouvellement des indicateurs de pilotage, un maillage renforcé avec les communautés, les universités, les incubateurs, les porteurs de projet.

Le capital humain devient ici le socle de la transformation touristique. Il est le cœur battant de l’Autre tourisme.

Ce texte est de l'ordre de la vision et non de l’axe stratégique obligeante, car il est en soi une déclaration d’intention, un manifeste en mouvement. Il est simplement le prolongement d’une vision partagée, d’une volonté de rupture épistémologique et stratégique. Il trace un chemin.




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