Le vol de bétail demeure un problème majeur dans la région de Matam, et selon Abou Rabi Bâ, président de la Fédération régionale des éleveurs, l’abattage clandestin en est l’un des principaux facteurs. Ce phénomène permet aux voleurs d’écouler rapidement leur butin sur le marché, en contournant les contrôles vétérinaires.

Un Réseau Bien Organisé

D’après Abou Rabi Bâ, les voleurs de bétail agissent avec la complicité de conducteurs de motos, de chauffeurs, de charretiers et même de bouchers qui acceptent d’acheter de la viande issue de l’abattage clandestin. Ces vols se produisent généralement la nuit en pleine brousse, et les bêtes sont rapidement abattues puis acheminées aux marchés dès l’aube.
Pourtant, une réglementation impose un contrôle strict des viandes mises en vente, mais le manque de surveillance favorise cette activité illégale.

Des Éleveurs Désemparés Face à un Phénomène Persistant

Malgré les efforts des régimes précédents, le vol de bétail reste un fléau non éradiqué. Ce phénomène contribue à l’appauvrissement des éleveurs, qui peuvent tout perdre en une seule nuit.
De plus, les voleurs sont souvent armés, rendant toute tentative de récupération du bétail extrêmement dangereuse. Les trois départements de la région de Matam sont concernés, et chaque jour, des éleveurs cherchent désespérément leurs bêtes disparues.

Des Stratégies de Surveillance et de Sensibilisation

Face à l’inaction des autorités, les éleveurs s’organisent pour lutter contre cette criminalité. Des méthodes de surveillance locale ont été mises en place :

• Sensibilisation des populations pour signaler toute personne suspecte.
• Vérification des laissez-passer et des marques d’identification du bétail.
• Utilisation des réseaux sociaux, notamment WhatsApp, pour dénoncer rapidement tout individu douteux.

Un Appel à des Solutions Durables

Dans le département de Ranérou, le vol de bétail est devenu l’un des principaux motifs des affaires judiciaires traitées par le tribunal de Matam. Malgré la criminalisation du vol de bétail en 2017, les condamnations ne semblent pas suffire à dissuader les voleurs.
Les éleveurs appellent donc les autorités à renforcer les contrôles, notamment au niveau des marchés et des abattoirs, pour éradiquer l’abattage clandestin et limiter ainsi les opportunités pour les voleurs d’écouler leur bétail volé.