Le collectif des agents du projet "Investir dans la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent" (ISMEA) a annoncé une suspension temporaire des soins à Ziguinchor, à compter de ce mercredi 26 février 2025. Cette décision vise à protester contre les retards de paiement des salaires et leurs conditions de travail jugées précaires.
Lors d’un point de presse tenu à l’hôpital "La Paix" de Ziguinchor, le porte-parole du collectif, Dr Ousmane Diba, a dénoncé l’inaction du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) face aux difficultés rencontrées par les agents contractuels :

"Malgré les avancées obtenues grâce à notre engagement, nous constatons avec regret le manque d’égard du MSAS vis-à-vis de ses agents, qui subissent régulièrement des retards de salaire."

Un Mouvement de Protestation pour des Conditions Dignes

Le collectif réclame le paiement immédiat des salaires, rappelant que les agents du projet ISMEA n’ont toujours pas perçu leurs salaires de janvier 2025, alors que leurs contrats ont été signés en novembre 2024 et sont entrés en vigueur le 1er janvier 2025.
Selon Dr Ousmane Diba, cette situation affecte directement la vie des agents :

"Nous sommes des pères et mères de famille. Il est inconcevable de continuer à subir cette situation dégradante qui n’a que trop duré."

Le mouvement de grève sera maintenu jusqu’au paiement effectif des salaires.

Le Projet ISMEA : Une Initiative Cruciale pour la Santé Publique

Le projet ISMEA, financé par la Banque mondiale et mis en place par le MSAS, a été lancé en 2019 pour une durée de cinq ans. Il vise à renforcer les effectifs de santé dans les régions les plus vulnérables du Sénégal :
📍 Kaffrine, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Ziguinchor
Le programme a permis le recrutement de 889 agents de santé qualifiés, dont :

• 35 médecins généralistes et 1 pédiatre
• 400 sages-femmes et 399 infirmiers d’État
• 29 techniciens supérieurs en biologie médicale et 18 pharmaciens
• 3 techniciens en maintenance hospitalière et 4 nutritionnistes

Cependant, malgré l’importance du projet, les agents dénoncent des conditions de travail difficiles, en particulier dans les zones reculées.
Avec cet arrêt temporaire des soins, la grève risque d’affecter des milliers de patients en attente de soins essentiels.