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Après le Mali, le Burkina et le Niger, d'autres pays pourraient envisager de sortir de la CEDEAO


Rédigé le Mercredi 31 Janvier 2024 à 08:55 | Lu 475 fois Rédigé par



Après le Mali, le Burkina et le Niger, d'autres pays pourraient envisager de sortir de la CEDEAO
Cette éventualité a été évoquée auprès de Sputnik Afrique par le directeur de publication du journal malien L'Élite, Moussa Naby Diakité.
Sans se décider à citer nommément les pays qui peuvent rejoindre l'Alliance des États du Sahel (AES), celui-ci "pense qu'il y aurait une remise en cause fondamentale de la CEDEAO, de son mode de gouvernance, de sa vision et de l'application de ses objectifs".
La Sierra Leone, la Guinée Bissau ou le Sénégal pourraient cependant le faire, selon le directeur de publication du journal L'Élite.
Les conditions d'intégration économique et politique des États doivent continuer à être créées en vue de l'intégration, "parce que les États ont été émiettés par la colonisation, on les a déchiquetés, déchirés", a-t-il ajouté.
Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la communauté vient en conséquence du "détournement de la vision de la CEDEAO par ses dirigeants et de la soumission de la CEDEAO à certains États" dont la France, a poursuivi le journaliste. "C'est la France qui dictait à la CEDEAO sa conduite et ses décisions", a-t-il pointé.
En plus de porter un "coup dur à la CEDEAO", cette sortie remettra en cause l'institution, "qui doit revoir ses fondements mais aussi son fonctionnement et son adaptation aux visions et aux besoins des populations", a-t-il indiqué. À en juger la situation actuelle, "la forte défiance de la politique française en Afrique est une réalité", a constaté Moussa Naby Diakité. "Aujourd'hui, la France a perdu du terrain dans la perception et l'admiration des Africains qui voient en elle plutôt une force toujours incarnant le néocolonialisme après la colonisation. Les douleurs de la colonisation sont passées, mais la pensée est toujours restée figée", a expliqué le journaliste.
La France traverse le repli au Sahel suite à l’inefficacité de ses efforts  de soutien aux armées des pays luttant contre le terrorisme, a-t-il continué.
"Elle a connu un net recul sur le terrain avec l'échec notoire de sa mission de défense et de soutien aux armées des pays en crise, notamment confrontés au terrorisme. Il s'agit de Barkhane, il s'agit de Serval, qui ont produit des effets non souhaités et qui n'étaient pas ceux qu'attendaient ces pays-là", a-t-il noté.  De plus, les changements de régime survenus dans trois pays de l’AES ont mis en évidence "la connivence entre la France et les dirigeants des groupes terroristes et narcotrafiquants", a signalé Moussa Naby Diakité.
En effet, les territoires du Sahel revêtent "un enjeu géopolitique et géostratégique très important". En premier lieu, "le Sahel constitue une frontière, une avant-garde entre l'Afrique et l'Occident, à travers le grand désert qui est très riche en pétrole et aussi en mines et autres richesses, notamment le soleil, qui peut être exploité par les grandes puissances étrangères", a rappelé le journaliste.
Parmi les intérêts français dans cette zone, il a cité l'uranium au Niger, le lithium au Burkina et au Mali et des sociétés minières. "La France comprend aujourd'hui que dans sa démarche, elle a besoin de changer de paradigme. Elle a aussi besoin de changer de vision et de considération à l'égard des pays africains", a-t-il tranché.
En revanche, "la Russie s'est montrée une partenaire sûre, une partenaire d'égal à égal qui avait de la confiance et du respect pour ses partenaires, qui n'impose pas sa vision", a avancé Moussa Naby Diakité. Ce dernier a qualifié Moscou de "partenaire concret et fiable" et a tenu à insister qu’"avec le partenariat développé avec la Russie, le Niger, le Burkina et le Mali sont parvenus à apporter des réponses palpables et des réponses pratiques à leurs problèmes". Sputnik
 
 
 
 
 
 
 



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